Les récentes chaleurs nous rappellent que l’été est tout proche. Alors, vous vous lancez dans un Carpaccio à la provençal gourmand accompagné de quelques feuilles de salades en espérant vous rafraîchir un peu et puis, vous souhaitez ouvrir une bouteille… Mais c’est la tuile !
Quel vin ouvrir avec votre plat ? On y répond…

Origines
Premièrement, le Carpaccio est une préparation culinaire typique de la cuisine italienne, à base de viande de bœuf crue, coupée en tranches très fines, assaisonnées traditionnellement d’un filet d’huile d’olive, jus de citron, sel, poivre et parsemée (non obligatoire) de copeaux de parmesan.
Le carpaccio a été inventé en 1963 par le chef Giuseppe Cipriani, fondateur du Harry’s Bar, près de la place Saint-Marc, de Venise. Cette année-là fut organisé une exposition dédiée à un certain Vittore Carpaccio (1465-1526)… Étonnement, le nom de ce plat vient d’un peintre!
Vittore Carpaccio n’était pas très connu et sa vie était remplie de mystères. Tout ce que l’on sait de lui, c’est qu’il était fils de marchand et qu’il a étudié la peinture durant son adolescence. Puis, il se spécialisa très vite dans ce domaine et apporta sa touche qui le différencia : des paysages soignés en arrière-plan qui ne servent pas simplement de décor mais qui sont bel et bien des éléments vivants et essentiels. Un style qui est par ailleurs mis en lumière par une palette de couleurs vives, notamment le rouge qu’il utilisa souvent.
En 1963, lors de l’exposition, le chef Giuseppe Cipriani possède alors le Harry’s Bar. Le restaurant était très coté à l’époque et les clients se pressaient aux portes pour obtenir une table. L’une de ces clientes était la comtesse Amalia Nani Mocenigo, une femme plutôt reconnue et fortunée de cette période. Son médecin lui avait prescrit un régime strict dans lequel il lui conseilla de manger seulement de la viande crue.
C’est à ce moment là que le chef Giuseppe Cipriani concocta son plat à base de fines tranches de bœuf cru, pour sa cliente qui ne pouvait plus rien commander sur sa carte…
Étant amateur d’art, il décida de nommer son mets comme ce peintre, les couleurs vives et la prédominance des tons rouge vif dans la peinture de Vittore Carpaccio, lui rappela sa recette.

L’accord parfait
Mais venons-en maintenant au vin ! Pour un mariage parfait avec du Carpaccio, je vous conseille un vin rouge fruité avec des tanins arrondis, l’idée ici est de ne pas surpasser la viande. Voici quelques exemples :
- Chinon : La cuvée “Les Galuches” de Wilfrid Rousse composée à 100% de Cabernet Franc. Le nez est très fruité (notes de cassis), la bouche est souple et gourmande. Les tanins sont soyeux, tout comme sa finale…
- Pic Saint Loup : “l’Optimiste” est une cuvée du domaine Chemin des Rêves… Un nom plutôt évocateur pour la suite de la dégustation : un vin offrant générosité, rondeur et équilibre. En bouche ce sont des arômes de fruits mûrs, d’épices et de garrigue qui prédominent. C’est un domaine qui travaille en viticulture biologique.
Mais que serait un bel été sans un verre de rosé. Il a tout a fait possible d’envisager un accord Rosé/Carpaccio :
- Coteaux d’Aix en Provence : Le Domaine d’Eole est également en viticulture biologique. “L’Eole Rosé 2019” est composé de Grenache, Cinsault, Syrah, Cournoise, Rolle, Mourvèdre… Autant vous dire que cet assemblage provoque une réaction gourmande et légère. Une cuvée parfaite pour les après-midi ensoleillées !
- Vin de Corse Figari : Je pense tout de suite au Clos Canarelli, un domaine en biodynamie. “Figari Rosé 2019” nous présente une belle robe limpide et brillante. En bouche, c’est un vin fin et expressif, dévoilant des notes de fruits rouges et d’épices.
- Bandol : Le Bandol rosé du Domaine Tempier allie une bonne structure avec une certaine complexité aromatique. De nombreuses notes florales apparaissent et nous bercent tout le long de la dégustation. La finale se prolonge avec élégance…
En vous souhaitant de futures belles dégustations… et bonne fêtes à toutes les mamans !
À bientôt

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