C’est au tour du Chenin Blanc de briller dans ce #CépageDay !
Mis en valeur dans la Vallée de la Loire et reconnu mondialement, le Chenin Blanc a de multiples cordes à son arc. Les vignerons peuvent l’utiliser pour faire du vin blanc tranquille, mais aussi de l’effervescent et du liquoreux !

Son histoire…
Le Chenin fut mentionné pour la première fois en 1534 par Rabelais, mais les historiens estiment qu’il est apparu plus tôt, vers le Xe siècle. Difficile de connaître la véritable date de naissance de notre cépage bien aimé puisque les agronomes du Moyen-Âge ne parlaient que très rarement de cépage. Quand on étudie les cépages, on s’aperçoit généralement que des mentions manquent durant cette période. Les agronomes de la période antique étaient, au contraire, plus actifs à ce sujet. Voilà pourquoi les informations peuvent être plus précises même si cette époque est plus éloignée. Mais revenons à notre cépage, la seule certitude qu’ont les spécialistes d’aujourd’hui quant à la génétique du Chenin, est qu’il serait le descendant du Savagnin.
En retraçant l’histoire du Chenin, on apprend que Thomas Bohier, un homme politique qui a notamment fait construire le Château de Chenonceau au XVe siècle, a mené des études sur les cépages. Il a en effet récupéré des cépages de toute la France pour trouver celui qui s’acclimaterait le plus aux terroirs de la Vallée de la Loire. Le Chenin aurait sans doute été déniché près d’Arbois, puis approuvé par Thomas Bohier lors de ses différents essais. En effet, provenant vraisemblablement d’un pépin récolté près d’Arbois, il a ensuite été rapidement repéré par sa bonne adaptation et son aptitude à donner des vins de grande qualité.
Par la suite, le Chenin s’est très vite adapté à d’autres terroirs, notamment en Afrique du Sud. C’est en réponse à la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, que les Huguenots (Protestants du Royaume de France) partent pour espérer commencer une nouvelle vie ailleurs.
Subissant des persécutions en France, ils s’expatrient et emportent avec eux leurs savoir mais aussi des plants de vignes. Certains d’entre eux, étant vigneron, introduisent divers cépages comme le Chenin. Ce dernier s’acclimata de la plus belle des manières puisqu’il devient par la suite l’un des plus plantés dans le vignoble d’Afrique du Sud, où sa superficie dépassera plus de 26.000 hectares dans les années 2000.
De nos jours, il est aussi présent dans des pays comme l’Argentine, le Chili, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis (Californie)… C’est décidément un cépage qui plaît !
Le Chenin n’a pas seulement voyagé en dehors du pays mais également à l’intérieur. Partant des terroirs de Loire, il s’installa dans le Sud-Ouest et dans le Languedoc pour couvrir environ 10.000 hectares aujourd’hui en France.
Au cours du temps, et notamment par des croisements avec le Gouais, le Chenin a lui aussi donné naissance à quelques autres variétés comme le Colombard que l’on peut retrouver dans le sud de la France.
Mais comment le reconnaitre ?
Le nom de “Chenin” viendrait du Clos de Montchenin près de Cormery (département d’Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire), où le cépage aurait été introduit, cultivé et remarqué. Il est aussi connu sous le nom de Pineau Blanc de Loire.
Concernant sa morphologie, les feuilles adultes ont trois à cinq lobes très dessinés, avec un sinus pétiolaire peu ouvert. Sur les lobes latéraux, les dents sont de taille moyenne et les nervures ont une coloration rouge.

Les grappes du Chenin sont de taille moyenne à grosse avec des baies qui sont petites à moyennes. La vigne a une croissance vigoureuse, dans de bonnes conditions. Elle produit des fruits à maturité tardive.
Ce cépage est particulièrement sensible à la pourriture grise, à l’Oïdium et aux maladies du bois mais résistant au Mildiou et au Black rot…
De plus, le Chenin montre de très bonnes capacités d’adaptation à des conditions climatiques chaudes, tropicales ou équatoriales, ce qui laisse entrevoir un possible développement de ce cépage dans ces types de régions.
Ses multiples visages…
Le Chenin possède une caractéristique très importante : celle de pouvoir exceller dans plusieurs types de vinifications. Effectivement, il est tout à fait possible d‘envisager des vins liquoreux grâce à son aptitude au développement de la pourriture noble (Botrytis). Certaines appellations de la Vallée de la Loire le prouvent : AOP Quarts de Chaume, Coteaux du Layon, Coteaux de l’Aubance, Bonnezeaux…
Mais il est aussi utilisé pour des vins pétillants (Crémant de Loire, Montlouis-Sur-Loire, Vouvray…) et des vins tranquilles (Savennières, Anjou, Saumur,…). C’est aussi cette diversité de profil qui permet au Chenin de porter haut l’étendard du vignoble de la Vallée de la Loire et d’être reconnu mondialement. Il est même imposé aux vignerons en tant que cépage blanc à 100% dans certaines appellations.
Plusieurs AOC (dont Vouvray et Montlouis-Sur-Loire par exemple) illustrent ce côté versatile du Chenin : les trois types de vin cités précédemment peuvent être produits sur la même appellation.
En terme de dégustation…
La plupart des Chenin venant de Loire ont une forte acidité, des notes végétales, florales (acacia, tilleul), de poires, de pommes et d’agrumes. Une subtile touche épicée peut également se glisser dans la dégustation ainsi qu’un sublime arôme de miel. Tout dépend du travail effectué par le vigneron et du terroir sur lequel le Chenin a grandi.
Il a généralement un bon potentiel de garde !
Beaucoup de vins blanc d’Afrique du Sud sont fait à partir de Chenin (nommé “Steen”) également. Ils sont très expressifs sur des arômes de fruits tropicaux et d’agrumes. Souvent utilisé dans des assemblages avec du Chardonnay, son rôle est de donner cette touche de fraîcheur avec sa belle acidité. À l’image de la France, certains sont bien évidemment élevés en fût pour faire place à plus de complexité en bouche…
Comme d’habitude, la dégustation est subjective et chaque Chenin (et autres cépages) que vous dégusterez vous révélera des secrets différents…
En vous souhaitant de futures belles dégustations…
À bientôt

Sources :
https://en.academieduchenin.org/ampelographie
https://avis-vin.lefigaro.fr/
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