Les primeurs de Bordeaux

Les fameux primeurs de Bordeaux… De grands vins à prix attractif pour les passionnés et une trésorerie qui en profite pour les propriétés. En effet, ce système de vente très particulier ravit les supporters de vins bordelais, mais permet également aux différentes propriétés de vendre d’avance leur production.


Qu’est-ce que c’est ?

Concrètement, cet évènement donne la possibilité aux vigneron(ne)s de commercialiser leurs vins qui sont en cours d’élevage.

Pour mieux comprendre, voici un exemple : nous sommes en 2021 et ce sont les primeurs 2020 qui viennent d’arriver sur le marché. Pourquoi ? C’est tout simplement la récolte 2020 qui est passée par les différentes étapes de vinification jusqu’en début 2021, puis se reposera dans les barriques. Les vins seront alors finalement disponibles en 2023.

Mais si vous êtes intéressé(e) par les primeurs de Bordeaux, vous avez sans doute remarqué(e) que des prix sont déjà annoncés dès le mois de mai. En effet, les critiques et dégustateurs professionnels sont sur le qui-vive pour ainsi goûter les vins. C’est de cette façon que les prix sont fixés pour ainsi être mis en vente dès le mois de mai (mais disponible environ 2 ans plus tard).

Pour être plus précis, l’élevage dure environ 12 à 24 mois et la période des dégustations a lieu au début de cette étape. Les vins n’ayant pas été vieillis en fût et ne bénéficiant pas de ses avantages sont encore très tanniques et puissants.


La petite histoire des primeurs

Cette pratique a été mise en œuvre dès le XVIIIe siècle. En ces temps-ci, les négociants se rendaient directement dans les propriétés afin d’évaluer la qualité de la récolte et l’acheter si les conditions paraissaient optimales : c’est la qualité des raisins qui était jugée. Pour ceux ayant décidé d’acquérir une récolte, ils s’occupaient également de l’élevage et de la mise en bouteille…

Étant responsable du résultat final et par conséquent des millésimes, la place du négociant était très importante au sein de la filière… Peut-être trop !

Ce fut la pensée des vigneron(ne)s qui, à partir de 1970, commencèrent à organiser les dégustations directement sur la propriété. C’est suite à l’impulsion du Baron Philippe de Rothschild que tous les Grands Crus suivirent le mouvement !

Mais déguster un vin encore en élevage n’était pas vraiment du goût des critiques viticoles, sceptiques à l’idée de déterminer un prix par l’intuition sur le devenir des cuvées. En 1982, c’est un véritable tournant dans l’histoire des primeurs car Robert Parker, dont on avait déjà parlé, affirme contrairement aux autres que le millésime sera excellent. La prédiction fut bonne et servit également de leçon sur le déroulement des futures dégustations de vins non achevés.


Les primeurs : les intérêts ?

Côté vigneron(ne)s, les primeurs permettent de générer de la trésorerie en vendant un produit qui n’est pas encore fini. Le financement de la prochaine récolte qui suivra est alors facilité. Par contre, certaines propriétés ne voulant pas proposer de vins non terminés à la dégustation, se sont retirés de l’institution des primeurs. C’est le choix du Château Latour (Pauillac, Premier Cru Classé) et du Château Yquem (Sauternes, Premier Cru Supérieur) qui ont décidé de ne faire déguster les vins qu’une fois toutes les étapes de la vinification terminées.

Côté acheteurs, c’est un tarif très intéressant qui les attend. En effet, c’est environ 20% d’économie que de miser sur un vin encore en élevage : un prix non négligeable si vous avez confiance en la propriété. Il faudra néanmoins être patient avant de pouvoir ouvrir une de ces bouteilles…

Rendez-vous chez votre caviste pour en savoir plus !


En vous souhaitant de futures belles dégustations…

À bientôt.

Joris

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