#CépageDay : le Riesling

Des vins très vifs aux parfums floraux délicats… Pour bien des connaisseurs, le Riesling est un cépage atypique sur lequel chacun(e) aura son mot à dire. Une chose est sûre, il semble avoir trouvé son terroir de prédilection, situé dans les vignobles allemands et français. Faisant office de couteau suisse, il est également vinifié pour produire des vins doux, reconnaissables grâce aux mentions “Vendanges Tardives” et “Sélection de Grains Nobles”…


Histoire

Encore un !

Si vous vous demandez pourquoi une telle exclamation, la réponse est simple. Le Riesling, comme bon nombre, est un cépage dont la culture remonterait à l’occupation romaine. Il reste tout de même assez discret puisque les informations à son sujet ne sont pas vraiment… abondantes.

Mais essayons tout de même !
Il semblerait que les Romains, installés dans la vallée du Rhin en Allemagne, furent les premiers à cultiver le Riesling dans cette région. Par la suite, ce fut un descendant de Charlemagne qui ajouta son grain de sel. En 843, alors que l’empire du roi des francs est enfin divisé, Louis II dit “Le Germain” fit planter du Riesling le long du Rhin. À cette époque, le cépage avait pour nom “Gentil” mais semble s’être finalement porté sur “Rieseln”, qui signifie “couler” en allemand. En effet, de par sa sensibilité à la coulure, le nom connut quelques changements et est devenu petit à petit Riesling…

C’est bien des années plus tard que l’on trouve les traces les plus probantes de son histoire. En 1435, le nom Rieslingen apparait dans une des factures du comte Johann IV von Katzenelbogen (Jean de Katzenelbogen). Ce comte, ayant construit un château à Rüsselsheim, ordonna la plantation du Riesling sur la propriété. La facture est de 22 schilling et le vendeur est inconnu mais cet acte, aussi bien anodin pour une personne de son envergure, est le fondement de l’histoire de ce cépage.

Une histoire remplie de péripéties puisqu’en 1648, après la Guerre de Trente Ans, la France étend son territoire en profitant d’une Allemagne totalement affaiblie et morcelée en de nombreuses principautés. L’extension comprend une région qui fera parler le Riesling comme personne : l’Alsace. Les vignes détruites par la guerre furent replantées avec le cépage.

Son ascension fut longue car même s’il est cité dans plusieurs ouvrages durant les siècles qui suivent, sa culture ne se développera qu’à partir du XIXe siècle. Puis, dans les années 1960, le Riesling deviendra le premier cépage d’Alsace en superficie de production…

Le saviez-vous ? L’Association Nationale des Vins d’Allemagne a déclaré le 13 mars 1435 comme la date officielle d’anniversaire du Riesling. Ce fut la première mention du cépage dans un registre !


Profil

En 2006, Ferdinand Regner trouva la solution à une question souvent posée : D’où vient le Riesling génétiquement ?
Pour l’œnologue, il n’y a pas de doutes : le Riesling a comme parents le Traminer B, le Gouais B et le raisin sauvage Lambrusque. L’ADN le confirma et l’histoire semble cohérente : les Romains avaient déjà semé ces cépages en Europe.

Le Riesling, reconnaissable par ses petites baies compactes, résiste particulièrement bien aux hivers froids. Néanmoins, la sécheresse ainsi que la pourriture grise sont ses faiblesses. Il se plait sur des sols schisteux où il peut exprimer tout son potentiel aromatique. En France, il est planté presque exclusivement en Alsace, où il représente plus de 20% du vignoble.

Mais sortons un peu de France pour le trouver un peu partout dans le monde : Allemagne, Italie, Australie, Afrique du Sud, Californie, Nouvelle-Zélande, Russie… Bref, c’est plus de 60 000 hectares de Riesling à découvrir !


Dégustation

Et de nombreuses notes de dégustation également !

Le Riesling est d’une grande expression aromatique, révélant généralement des parfums floraux (tilleul, chèvrefeuille), des notes minérales et des saveurs d’agrumes. Vivacité, fruité et élégance sont autant de qualités qui qualifient ce cépage atypique se mariant idéalement avec des fruits de mer et du poisson.

Parfait pour le vieillissement, il faut patienter avant de profiter de toute la finesse du Riesling. Pour les Grands Crus, une attente de 10 – 15 ans est optimale afin de dévoiler les fameuses notes minérales et d’hydrocarbure (pétrole) si recherchées.

Le Riesling peut s’apprécier de différentes façons, notamment sous les mentions “Vendanges Tardives” et “Sélection de Grains Nobles”. Ces vins doux mettent en avant une sucrosité très agréable mêlée à une belle acidité, donnant un ensemble d’une rondeur exceptionnelle et laissant un souvenir inoubliable

En vous souhaitant de futures belles dégustations…

À bientôt.

Joris

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Sources :
https://www.labivin.net/article-35679298.html