L’Italie : son histoire viticole

Premier producteur de vin au monde, l’Italie est un géant viticole. Pays de ce que l’on appelle l’Ancien Monde, son histoire s’est transmise de peuple en peuple et son climat, quant à lui, est resté inchangé : propice pour faire de grands vins.

Mais qui sont ces personnes qui ont œuvré durant toute son histoire, et se sont battues pour permettre à l’Italie d’être ce qu’elle est aujourd’hui ?

Installez-vous tranquillement et revenons ensemble plusieurs siècles en arrière…

Du vin et des Romains !

Ah l’Italie… Rien qu’en énonçant ce nom, nous nous imaginons déjà avec ce fameux Barolo, cet élégant Barbaresco ou encore ce Prosecco qui fait pétiller l’apéritif…

Toutes ces appellations qui sont aujourd’hui célèbres dans le monde entier doivent leur apparition à l’histoire. Cette dernière commença rapidement, l’Italie étant l’un des berceaux de la vigne en Europe !

Dès l’antiquité, ce sont différents peuples qui ont joué un rôle majeur dans l’essor de la vigne. Les Phéniciens et les Grecs qui, dans un premier temps, introduisent la vigne sur toute la péninsule Ibérique, entre 1500 et 500 avant notre ère. Ensuite viennent les Étrusques qui furent des commerçants et viticulteurs hors pairs. Ils amélioreront certains procédés dans les vinifications et dans les vignes tout en produisant du vin rouge, ce qui était très rare à cette période de l’histoire.

Le saviez-vous ? Les Grecs, après avoir conquis des colonies en Italie, ont appelé ces dernières “Oenotria”, soit la “Terre du vin”…

Mais les Étrusques laisseront leur place aux Romains qui entamèrent une conquête progressive dès -396 av J.C. Plusieurs conflits s’enchaînent avec des victoires de la République Romaine, notamment dans la prise de Velzna en -264. Le territoire Étrusque est alors morcelé et est incorporé dans la juridiction de l’Empire Romain en -17 avant J.C.

Cet empire jouera un rôle crucial, que ce soit dans les progrès techniques ou dans l’expansion de la vigne en Europe. Pour les romains c’est très simple, le vin devient omniprésent dans la vie quotidienne, accessible à toutes les classes sociales. Il a fallu ainsi rassasier une demande toujours plus forte, ce que fit l’Empire en répandant la vigne au fil des conquêtes…

L’importance du breuvage était telle, que de nombreux écrivains romains (Columelle, Horace, Pline l’Ancien, Virgile,…) en ont fait les louanges dans leurs livres. Donnant l’élan à toute une filière de par ces écrits, ce sont toutes les techniques viticoles qui ont évolué avec le temps.

Un temps qui regardera l’Empire Romain s’effondrer, laissant toutes les cités séparées… Ces dernières firent par conséquent leur bout de chemin seules et se concentrèrent sur leurs vignobles, cépages et savoir-faire propre. Il semblerait que la chute de Rome accéléra cette notion de diversité des vins en Italie.

(Une influence certaine… https://vinfoletter.com/2020/03/08/le-vin-les-origines/)

De l’art en veux-tu, en voilà !

Le vin connaît ensuite une histoire différente. Les cultures passent dorénavant sous la main des Églises. La fin de l’Empire Romain et du Ve siècle marquent le début du Moyen-Âge, témoin de grands progrès dans la qualité des vins. Le vin apparaît alors sous la forme que nous le consommons aujourd’hui.

Très vite, l’Italie viticole retrouva toute sa splendeur, notamment grâce aux nouvelles routes de commerce qui aida grandement les vignerons à écouler les marchandises : plus vite et plus loin. Malheureusement pour le pays, certaines routes ne peuvent être atteintes… L’Angleterre, alors grand consommateur de l’époque, est difficilement accessible. Certains vins de Marsala (vins mutés) atteindront cette eldorado mais la plupart des exportations finiront en France, où le vin d’Italie est en compétition avec les vins locaux.

De multiples inventions en dehors du pays changeront la donne pour le vin : les différentes fermentations par Pasteur, les bouteilles en verre par les anglais, l’utilisation plus prononcée de la barrique…

Mais l’Italie a participé à sa manière à la façon dont nous consommons le vin, encore aujourd’hui. Au XVe siècle, Venise fait parler d’elle, non seulement pour l’art qu’elle y montre mais pour un objet dont on ne pourra plus se passer dans le vin : le verre. La majorité des plus grands verrier se trouvait à Venise ou à Murano (île dans la province de Venise). On y invente le “Cristallo” (verre semblable à du cristal) et on stylise les verres avec des gravures et décorations diverses. Les personnes aisées en raffolent et la mode est lancée !

Côté vigne, la production s’intensifie dans toutes les régions. À la différence de la France où les aires de production sont bien situées et délimitées, l’Italie a des vignes dans tout le pays. On considère également durant ce siècle que le vin est une science !

Et ça veut dire quoi DOC ?

Patience…

Au XIXe siècle, plus vraiment de soucis avec le transport des vins, ce qui permet à l’Italie d’exceller dans le commerce de ses vins. Des appellations comme Barolo, Chianti ou encore Brunello di Montalcino connaissent un succès tirant tout le pays vers le haut.

Au XXe siècle, les guerres se suivent et la production d’Italie n’est plus axée sur la qualité mais sur la quantité : il s’agissait de servir les troupes. Il a fallu de nombreuses années pour revenir vers la qualité et ainsi devenir l’un des pays les plus en vu lors des dégustations. Les consommateurs, étant également plus exigeants, ont eux aussi leur part de responsabilité dans la volonté des vignerons à toujours vouloir faire mieux. Grâce à la technologie, les vignerons disposent de nouveaux outils de travail.

En 1966, c’est l’apparition d’un système que l’on connait bien aujourd’hui : les Denominazione di Origine Controllata (les fameuses DOC), autrement dit l’équivalent de nos Appellations d’Origines Contrôlées (AOC). La première mise en place fut Vernaccia di San Gimignano (Toscane) mais la liste est bien plus grande dorénavant avec environ 356 DOC et DOCG (Denominazione di Origine Controllata e Garantita), cette dernière garantissant une qualité supérieure…

De nos jours, l’Italie est le premier producteur mondial de vin avec plus de 50 millions d’hectolitres chaque année… mais ça, nous le verrons dans le prochain article !

En vous souhaitant de futures belles dégustations…

À bientôt.

Joris