Ah le vin… Derrière ce mot se cache une longue et belle histoire qui dure depuis des milliers d’années. Le métier de vigneron n’est pas nouveau, on peut même en parler comme un travail ancestral qui, au fil des siècles, s’est amélioré pour nous donner, à nous les consommateurs, ce qu’il y a de meilleur aujourd’hui.

Les premières traces de vignes cultivées sont en effet datées de -6 000 avant JC, dans la Mésopotamie et le Caucase. L’histoire de l’agriculture avait commencé ici, sur ce que l’on appelle le “croissant fertile” : il traverse les États actuels d’Israël, la Palestine, la Jordanie, la Syrie, le Liban, le sud-est de la Turquie, le nord et l’est de l’Irak, et le bord ouest de l’Iran.
La Mésopotamie située entre deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate, était une terre inondable. Les eaux rendaient les sols fertiles et des cultures se développèrent tout autour. Les habitants de ces contrées se sont aperçus que les rendements de l’agriculture étaient supérieurs à la cueillette, l’activité principale pour se nourrir à cette époque. Les hameaux sont alors devenus des villages puis très vite, des villes puissantes capable d’améliorer leurs techniques de culture.
La vigne commença alors à être domestiquée, puis en -3 000 avant JC, elle se retrouva en Egypte. Sur quelques tombeaux, on peut y voir des hiéroglyphes sur la vendange, le foulage, la fermentation ou encore le transport du vin. On note par ailleurs que ceux-ci sont les premières représentations du procédé de vinification utilisé. On obtenait via ce dernier des vins blancs car il n’y avait pas de cuvaison (=période au cours de laquelle séjourne le moût et les parties solides du raisin noir dans la cuve de fermentation). Cette période est la première étape pour réaliser des vins rouges car elle permet de fixer la couleur. Sans cuvaison, les vins restent clairs et par conséquent blancs.

Autour du Nil, des vergers étaient déjà créés à cette époque, et on savait également tailler la vigne ! Le vin, réservé exclusivement aux pharaons et leurs entourages, prît une place importante dans cet empire. Un empire qui étendit son commerce vers les pays de la Méditerranée : la vigne arriva en Grèce (- 2 000 avant JC) puis en Italie, Sicile et Afrique du Nord (-1 000 avant JC).
En Grèce lors de fouilles, les archéologues ont retrouvés des pressoirs et des jarres, qui marquent le passage du vin dans ce pays, et surtout un début d’élevage. De plus, les grecs étaient très enthousiastes par rapport à cet élixir et s’en remettaient à Dionysos, Dieu du vin et de la fête, pour assurer la bienveillance sur ces nouveaux breuvages. A leur tour, ils participèrent à l’expansion du vin à travers l’Europe en l’implantant en Italie (-1 000 avant JC).
Le saviez vous ?
Le vin durant l’antiquité était coupé avec de l’eau et agrémenté d’herbes et d’aromates, rien à voir avec les vins que nous dégustons actuellement…
L’expansion…
L’Italie, premier producteur mondial de vin aujourd’hui, a été l’un des berceaux de cette boisson en Europe. Ils cultivèrent la vigne dans tout le pays puis la fit remonter vers Massalia (Marseille). Oui… les premières vignes de Gaule ont été planté par les Phocéens en -600 avant JC. Le dynamisme commercial de cette zone (l’ouest méditerranéen) fît exploser la production et les échanges de vins. Ces “trocs” impliquaient la monnaie, du bétail, des céréales ou encore plus étonnamment des esclaves.
Le développement de la Gaule viticole continuent et des vignes sont de plus en plus plantées. Mais au Ie siècle avant notre ère, seuls les citoyens romains avaient le droit de planter de la vigne en Gaule. Les Gallo-romains, en développant la culture viticole, améliorent les procédés de vinification en commençant à faire vieillir les vins en fûts de chêne.
Le secteur viticole va alors connaître une croissance importante en Europe via les multiples conquêtes des romains. L’empire devenant plus grand, les nouveaux consommateurs mais aussi le nombre de viticulteurs, n’ont cessé d’augmenter.
Par ailleurs Dionysos, le dieu grec du vin et de l’excès, est devenu Bacchus: il se voit vouer un véritable culte par la population.

Fin de l’empire, renouveau pour les vignes
Cela ne pouvait pas être éternel… Au Ve siècle, et plus précisément le 4 septembre 476, l’empire romain s’effondre. L’histoire a retenu cette date car ce fut l’abdication de l’Empereur Romulus Augustule.
Mais face à cette chute, le vin connaît une histoire différente. Les cultures passent maintenant sous la main des Églises. Le vignoble s’étend dorénavant partout en Europe, aidé par l’expansion des ordres monastiques. La fin du Ve siècle marque le début du Moyen-Âge, témoin de grands progrès dans la qualité des vins. Les moines améliorèrent les processus de vinifications et de vieillissement. Le vin n’était plus coupé comme dans l’Antiquité : il apparaît alors sous la forme que nous le consommons aujourd’hui.
En 800, Charlemagne prend des mesures pour en améliorer la qualité : « Que nos intendants se chargent de nos vignes qui relèvent de leur ministère, et les fassent bien travailler, qu’ils mettent le vin dans une bonne vaisselle et qu’ils prennent toutes les précautions pour qu’il ne soit gâté d’aucune manière. » Ordonnance de Charlemagne en 800.
Au Xe siècle, une ville qui n’est pas sous l’influence de l’Église commence à se développer : Burdigala (Bordeaux)…
